Compte rendu de l'article « Bloguer pour enseigner et apprendre »

Je viens de lire l'article « Bloguer pour enseigner et apprendre » de Charles-Antoine Bachand, conseiller pédagogique au Cégep de l’Outaouais. Cet article définit ce qu’est un blogue et présente les avantages de cet outil en contexte scolaire (avantages techniques et pédagogiques). Je vous propose donc, aujourd’hui, le compte rendu de ma lecture.

 

Tout d’abord, un blogue est en fait un site Internet sous forme de journal personnel sur lequel on peut s’exprimer par le biais d’articles (aussi appelés « billets»). En effet, on peut y publier des billets comportant du texte, des images, des vidéos, des hyperliens, etc. Un blogue peut avoir un ou plusieurs auteurs et il est possible de le personnaliser à sa façon. Les internautes ont accès à notre blogue : ils peuvent le consulter et commenter nos publications. Autrement dit, nous pourrions voir le blogue comme étant un outil de publication dynamique et interactif. De façon générale, un blogue s’articule autour d’un thème principal, par exemple les voyages ou la cuisine. De plus, chaque billet publié est titré et daté; d’ordinaire, les billets sont présentés du plus récent au plus ancien. Il est aussi possible de créer des catégories pour classer les différents articles à l’intérieur du site. La plupart des blogues comportent des éléments de base communs, notamment le titre (reflétant le thème du blogue), les outils de navigation, l’outil de recherche (pour trouver des billets), l’outil « archives» (pour voir d’anciens articles) et le lien vers les commentaires (pour lire les commentaires ou en ajouter).

Pour ce qui est des contextes pédagogiques propices, nous pouvons penser particulièrement aux situations de productions écrites, puisque les élèves peuvent publier leurs textes sur leur blogue et s’en servir à titre de journal de bord ou de portfolio interactifs pour conserver leurs productions et constater leur cheminement, et ce, en profitant des commentaires de collègues. Aussi, comme l’a fait M. Bachand, nous pouvons utiliser le blogue pour amener les élèves à découvrir cet outil et à se familiariser avec l’utilisation et les possibilités qu’offre celui-ci, tout en développant des habiletés avec les nouvelles technologies. Il s’agit aussi d’un moyen de favoriser la pratique réflexive et collaborative chez les jeunes. M. Bachand termine son article en proposant sept étapes pour mettre en pratique l'utilisation du blogue avec ses élèves: se familiariser avec l'outil, déterminer les moments de publication, choisir le mode de fonctionnement, demander aux étudiants de se doter d'un blogue, présenter le fonctionnement du blogue, présenter nos attentes, réinvestir les publications de nos étudiants.

Bien sûr, le blogue présente de nombreux avantages techniques. Par exemple, il offre une facilité de publication. En effet, il n’est pas nécessaire d’être des experts en informatique pour utiliser un blogue : on peut simplement écrire un texte sur Word et le copier-coller pour le publier sur notre blogue. De plus, un blogue est modifiable en tout temps : à n’importe quel moment, nous pouvons changer nos publications et émettre des commentaires sur d’autres blogues. Ainsi, nous pouvons prendre notre temps pour penser comme il faut à ce que l’on veut écrire, et même, le modifier au besoin. Les blogues peuvent aussi servir de moyen de conservation des écrits, puisque ceux-ci restent actifs tant que nous ne les supprimons pas; on peut donc retourner les consulter au besoin. Cet outil favorise également une approche centrée sur les utilisateurs, c’est-à-dire, en contexte scolaire, les élèves. Ainsi, l’élève peut être responsable de son propre blogue, ce qui est intéressant pour lui. Et, bien sûr, l’utilisation d’un blogue est une possibilité de développer nos habiletés avec les médias.

Sur le plan pédagogique, il faut dire que le blogue favorise une approche socioconstructiviste qui mise sur les interactions sociales pour favoriser l’apprentissage. En effet, en publiant leurs productions, en plus de la rétroaction de la part de leur enseignant, les élèves peuvent bénéficier des commentaires de leurs pairs et de tout autre consultant de leur blogue. Ainsi, le fait de savoir qu’ils seront lus et commentés par plus d’une personne peut rendre leurs réalisations signifiantes et devenir une source de motivation pour eux. Cela crée, en quelque sorte, un contexte réel et authentique qui donne un sens à ce qu’ils font et qui les incite à s’impliquer et à s’appliquer davantage. Aussi, par le biais du blogue, les jeunes se pratiquent à rédiger et à développer leur esprit critique, car ils sont amenés à mettre leurs réflexions par écrit et à commenter, de façon constructive, les publications de leurs collègues. Le blogue permet également aux élèves de garder des traces de leurs réalisations et d’observer leur progression, tout en privilégiant une pratique réflexive, puisqu’ils peuvent réfléchir à leurs apprentissages et tirer profit des commentaires d’autrui. Et, comme chacun peut s’exprimer, peut-être que les élèves plus timides auront plus de facilité à se prononcer sur le Web qu’en classe. De plus, les blogues sont une occasion de se pratiquer pour devenir compétent avec les TIC.

Pour terminer, je suis d’avis que les blogues peuvent s’avérer intéressants. Cependant, dans son article, M. Bachand fait seulement état des avantages du blogue, mais ne présente pas ses limites. Moi, je me questionne à savoir si ce serait éthiquement acceptable de forcer un élève à publier les productions écrites qu’il a réalisées en classe. Je crois que cela peut être une source de motivation pour certains, mais une source de stress pour d’autres. Les élèves en difficulté qui perçoivent déjà les situations d’évaluation comme étant anxiogènes et qui craignent le jugement des autres auront-ils vraiment envie que tout le monde puisse voir leur travail? Et, ceux qui ont plus de facilité, auront-ils vraiment envie de se faire féliciter sur la place publique? Je ne suis pas convaincue que la publication obligatoire des écrits d’élèves du secondaire soit la meilleure des idées. Personnellement, si c’était à faire, je crois que j’opterais davantage pour un usage volontaire ou pour une publication à l’anonymat.

Pour lire l’article de Charles-Antoine Bachand, cliquez ici.