De plus en plus, dans les
écoles, nous entendons parler des troubles d’apprentissages chez les enfants.
Il s’agit justement du sujet de l’article « Troubles d’apprentissage : les technologies à la rescousse » rédigé par Martine Rioux, avec l’aide de Jean
Chouinard, du Service national du RÉCIT. Cet article présente la manière dont
les aides technologiques peuvent favoriser la réussite des élèves atteints de
troubles d’apprentissages. Je vous propose donc le compte rendu que j’ai fait à
la suite de ma lecture.
Tout
d’abord, les troubles d’apprentissage tels que la dyslexie, la dysorthographie,
la dyscalculie, le trouble du déficit de l’attention avec ou sans
hyperactivité, etc. réduisent certaines aptitudes et nuisent souvent à la
réalisation de certaines tâches scolaires. En effet, ils peuvent affecter les
capacités d’attention, la mémoire, la coordination, les habiletés à écrire, la
conceptualisation, etc. Ainsi, il arrive que des enfants atteints d’un trouble
se retrouvent en situation d’échec, puisqu’ils éprouvent de la difficulté à
suivre le programme régulier. Cependant, il importe de savoir qu’il n’y a pas
de lien de cause à effet entre les troubles d’apprentissage et le niveau
d’intelligence : une personne ayant un trouble n’a pas pour autant un intellect
plus faible que quelqu’un d’autre. En fait, c’est plutôt le traitement de
l’information qui ne se fait pas bien. De plus, il faut faire la distinction
entre troubles d’apprentissage et difficultés d’apprentissage: un trouble
d’apprentissage a un caractère permanent et doit être diagnostiqué un par
spécialiste pour être reconnu, tandis qu’une difficulté d’apprentissage
(problèmes de concentration, difficultés en lecture ou en écriture, problèmes
comportementaux, etc.) est, normalement, temporaire. Effectivement, les
troubles sont de source neurologique et demeurent jusqu’à l’âge adulte, alors
que les difficultés d’apprentissage, elles, sont causées par un évènement
perturbateur externe (changement d’école, décès d’un proche, etc.) et ne durent
qu’une certaine période. Aussi, les troubles d’apprentissages nécessitent
habituellement un plan d’intervention pour accompagner l’élève dans son
parcours scolaire.
Heureusement,
aujourd’hui, la technologie peut venir à la rescousse de ces élèves ayant un
trouble d’apprentissage, et ce, de différentes façons : il peut s’agir d’une
aide à la rédaction, d’une aide à la correction ou encore d’une aide à la
lecture. WordQ
(aide à la rédaction), Inspiration (aide
à la rédaction) et Antidote
(aide à la correction) sont tous des exemples de logiciels pouvant favoriser la
réussite des élèves dans le besoin.
Pour
ce qui est de la rédaction, les logiciels de prédiction de mots sont très
utiles : l’élève peut taper des lettres au clavier et l’outil lui propose des
mots commençant de la même façon, ce qui permet au jeune de sélectionner le
terme souhaité dans la liste. L’idéateur (ex. Inspiration) est aussi une forme
d’aide à la rédaction : il s’agit d’un logiciel qui facilite l’organisation des
idées au moyen de schémas. Cet outil permet à l’élève de faire ressortir ses
idées et de les structurer en ayant une vue globale et plus visuelle. Ainsi, il
peut repérer plus facilement les liens et les éléments manquants. Il s’agit
d’un moyen intéressant pour élaborer des plans de rédaction.
Du
côté de la lecture, plusieurs moyens intéressants permettent aussi de venir en aide
aux jeunes affectés par un trouble. La synthèse vocale en est un bon exemple :
il s’agit d’une voix numérique qui lit un texte de façon neutre, c’est-à-dire
tel qu’il est écrit. Ainsi, la tâche de relecture devient facilitée et l’élève
peut conserver son énergie pour saisir le sens du texte et l’analyser
correctement, puisqu’il ne perd pas un temps fou à seulement le lire. Plusieurs
logiciels offrent la fonction de synthèse vocale, notamment WordQ, Médialexie
et Kurzweil.
En
ce qui a trait à la correction, les outils comme les correcteurs
orthographiques peuvent s’avérer fort pertinents pour soutenir les élèves dans
leur démarche de correction. En effet, les logiciels tels qu’Antidote peuvent
indiquer les erreurs aux élèves et leur proposer des correctifs, ce qui
simplifie le repérage des fautes. Ceci étant dit, l’élève doit tout de même
être attentif, considérer le contexte et faire preuve de discernement pour
faire les bons choix. Pour les enfants souffrant d’une dysorthographie
importante, le logiciel Médialexie peut être particulièrement intéressant,
puisqu’il intègre un correcteur lexical.
Évidemment,
les aides technologiques présentent de nombreux avantages et répondent à un
souci d’équité : on fournit des moyens aux élèves ayant un trouble de pallier
celui-ci, dans une certaine mesure, pour leur permettre de réussir au même
titre que les autres. Souvent, cela a même pour effet d’augmenter la motivation
et l’estime des élèves concernés, puisqu’ils se sentent plus valorisés.
Cependant, pour que la technologie soit réellement profitable, je crois que
certaines conditions s’imposent. Pour commencer, à mon avis, les aides
technologiques devraient seulement servir à aider les jeunes qui ont de réels
troubles mettant leur réussite scolaire en jeu. Ensuite, le choix de l’outil
devrait se faire en fonction du besoin précis de l’élève et en se basant sur le
plan d’intervention de ce dernier. De plus, je pense qu’il est important de
travailler de concert avec l’enfant et les différents intervenants (parents, enseignants,
orthopédagogue, direction, etc.) et de s'assurer que chacun d'eux soit bien
formé et informé quant à l’utilisation de l’outil choisi. Bien sûr, un élève
qui avait accès à une aide technologique au primaire devrait pouvoir continuer
à utiliser celle-ci au secondaire. Peut-être devrait-on penser à revoir
l’aménagement physique des classes pour faciliter l’accès aux ordinateurs
portables, par exemple, ou faire en sorte que les élèves ayant des troubles
puissent toujours rester dans la même classe? Il faut également considérer que
ce ne sont pas tous les moyens compensatoires qui sont autorisés aux épreuves
ministérielles. Par exemple, la reconnaissance vocale n’est pas permise lors de
ces évaluations. Il faudrait donc être vigilants et veillez à ne pas habituer
un élève à toujours utiliser cette fonction, car il se retrouvera en situation
de déséquilibre lorsqu’il aura à faire les évaluations du Ministère. Pour
terminer, je suis d’avis avec Mme Brigitte Stanké, orthophoniste doctorante,
qui souligne qu’« au bout du compte, il vaut mieux avoir l’outil pour faire [de
l’élève] un adulte fonctionnel plutôt qu’un futur illettré ou décrocheur ».
Ce compte rendu est fidèle à l'article et on sent que tu as une ouverture réelle à permettre les aides technologiques à des élèves en situation de besoin. J'ai bien aimé ta suggestion de réfléchir sur l'organisation des classes pour faciliter l'utilisation des portables. Garde sur la glace cette idée, et n'hésite pas à proposer des améliorations à tes futurs employeurs.
RépondreEffacerEn terminant, il faut, en plus de former les élèves et les enseignants à ces outils, planifier un suivi personnalisé et durable.